Cheikh Anta Diop (né le 29 décembre 1923 à Thieytou - mort le 7 février 1986 à Dakar) est un historien, anthropologue, et homme politique sénégalais. Il s'est attaché sa vie durant à montrer l'apport de l'Afrique et en particulier de l'Afrique noire à la culture et à la civilisation mondiale.
Ses thèses restent aujourd'hui controversées et sont peu reprises au sein de la communauté scientifique en particulier au sujet de l'Égypte antique et quant à l'origine de la langue wolof.
Cheikh Anta Diop a cependant été un précurseur dans sa volonté d'écrire l'histoire africaine précédant la colonisation.
Cheikh Anta Diop a rassemblé les résultats de ses travaux dans le dernier ouvrage qu'il ait publié avant son décès, intitulé Civilisation ou barbarie, anthropologie sans complaisance, où il expose sa théorie historiographique, tout en tentant de répondre aux principales critiques que son œuvre a suscitées chez les historiens et ceux qu'il qualifie « d'égyptologues de mauvaise foi.
Selon Diop, l'Homme (Homo sapiens) est apparu sous les latitudes tropicales de l'Afrique, dans la région des Grands Lacs. Diop pose que les premiers Homo sapiens devaient être probablement de phénotype noir, parce que, selon la règle de Gloger, les êtres vivants originaires des latitudes tropicales sécrètent plus de mélanine dans leur épiderme, afin de se protéger des rayonnements solaires. Ce qui leur confère une carnation aux nuances les plus sombres (ou les moins claires). Pour lui, pendant des millénaires, il n’y a eu d'hommes sur terre que des « Nègres », nulle part ailleurs dans le monde qu'en Afrique, où les plus anciens ossements d'hommes « modernes » découverts ont plus de 150 000 ans ; tandis qu'ailleurs les plus vieux fossiles humains (ex. Proche-Orient) ont environ 100 000 ans. L'origine africaine de l'ensemble de l'humanité fait l'unanimité au sein de la communauté scientifique. Si l'Afrique est le « berceau de l'humanité », alors, selon Diop, les plus anciens phénomènes civilisationnels ont dû nécessairement avoir eu lieu sur ce continent.
Selon Diop, Homo sapiens aurait suivi, dans les premiers temps, la disponibilité naturelle des ressources alimentaires (animales et végétales) au gré des conjonctures climatiques ; en empruntant toujours les voies naturelles de sortie de l'Afrique (Sicile, Italie du Sud, isthme de Suez, détroit de Gibraltar). Selon le site internet Hominides.com, les catalyseurs culturels de cette migration consisteraient dans la maîtrise du feu, permettant de vivre dans des contrées tempérées, et, selon Diop, l'invention de la navigation, permettant de traverser de vastes étendues aquatiques.
Auteur : Jeremy Niondo